Résumé
Peu de stratèges apparaissent aussi clivants que Foch : Liddell Hart, Marc Bloch et Raymond Aron ont vu en lui un dangereux illuminé dont les idées néo-napoléoniennes ont eu d’effroyables conséquences en 1914-1918 ; à l’inverse, les armées françaises le considèrent toujours comme une référence centrale.
Seul un retour aux textes incriminés permet de trancher le débat. Encore fallait-il rendre ces derniers accessibles au lectorat d’aujourd’hui : c’est ce que fait le présent volume, qui regroupe les deux principaux livres de Foch – Des principes de la guerre (1903) et De la conduite de la guerre (1904) – dans une édition allégée de certains développements trop techniques, accompagnée d’un appareil critique éclairant et illustrée de nombreuses cartes.
En lisant ces pages, on verra combien la pensée de Foch dépasse le contexte de sa rédaction. Nourrie par une vaste culture générale, elle s’attache en effet à dégager les principes pérennes de la stratégie. Le vainqueur de 1918 demeure en outre un professeur d’énergie à nul autre pareil, dont se sont notamment inspirés de Gaulle, Churchill, Eisenhower et Patton. Au moment où la guerre d’Ukraine marque le retour aux combats de haute intensité, sa redécouverte s’impose.