Résumé
Seul pays au Moyen-Orient à montrer un gout marqué pour la culture, à rejeter le radicalisme religieux, à n’avoir jamais connu de régime autoritaire, le Liban fait figure d’exception. Toutefois, cet équilibre fragile a été mis en péril par plusieurs guerres civiles, les occupations israéliennes et syriennes, la présence de réfugiés palestiniens, le fondamentalisme exacerbé de certains de ses voisins et les inégalités socio-économiques.
Depuis trente siècles, le Liban a été traversé par de nombreuses civilisations – Phéniciens, Mésopotamiens, Romains. À partir du VIIe siècle, des populations chrétiennes et musulmanes trouvent refuge au Mont-Liban, cœur historique, où elles coexistent et s’affrontent épisodiquement. En 1920, après l’effondrement de l’Empire ottoman, la France crée un État-nation réunissant la Montagne, le littoral et la vallée orientale de la Békaa dans un seul nouveau territoire, le Grand-Liban. Dix-huit communautés cohabitent ainsi dans le seul pays arabe où l’exercice du pouvoir est réellement multiconfessionnel. Depuis les années1970, le Liban est secoué par une guerre civile qui a été exacerbée par plusieurs interventions militaires de nations voisines – notamment la Syrie et Israël – et les ingérences de grandes puissances régionales comme l’Iran. De l’Antiquité à nos jours, Xavier Baron retrace la riche histoire du pays des cèdres. Petite nation au rayonnement indéniable, sans cesse menacée de l’intérieur ou de l’extérieur, le Liban reste un exemple de stabilité dans une région en plein chaos.