Résumé
Au fin fond des campagnes françaises, les ravages de la Bête du Gévaudan révèlent l’incapacité des pouvoirs publics à contrôler l’environnement et à assurer la sécurité de la population. Les rivalités locales, les tiraillements entre pouvoir central et pouvoirs locaux, les limites à l’action des relais gouvernementaux, la résistance des régions périphériques aux influences venues d’en haut éclatent quatre années durant. La gestion de cette affaire met en pleine lumière les limites de l’autorité royale et l’irréductibilité culturelle des montagnes méridionales. En la matière ce livre offre un cas d’école.
Au printemps 1764, une jeune bergère est attaquée par une « bête ». Elle ne doit son salut qu’à ses bœufs qui chassent l’agresseur. S’ouvrent trois années de terreur pour l’une des régions les plus reculées d’Europe : le Gévaudan.
Malgré la venue de chasseurs royaux et des battues incessantes, les victimes sont légion, tuées ou mutilées. Sur la Bête bien des hypothèses surgissent, jetant sur les événements plus d’obscurité que de lumière. Un mythe s’est élaboré, traversant les frontières du temps et de l’espace. Décryptant les réalités dont la Bête du Gévaudan est le révélateur, Jean-Marc Moriceau retrace l’histoire du drame et l’empreinte qu’il a laissée en un récit extrêmement vivant.