Résumé
Les dirigeants européens ont décidé : ils ont promis à l’Ukraine, à la Moldavie, à la Géorgie et à tous les pays des Balkans occidentaux qu’ils rejoindraient l’Union européenne. Les bons arguments ne manquent pas mais, face à un Vladimir Poutine déterminé à abattre tout ce qu’elle représente, l’UE n’a pas droit à l’erreur. Or le processus a été lancé sans plan précis ni accord sur l’essentiel.
Loin de renforcer l’UE, cette décision pourrait bien entraver son action, tout en la privant de son originalité. C’est une fuite en avant alors qu’elle n’a toujours ni politique extérieure, ni défense unifiée, ni budget digne de ce nom.
Enfin, ces dirigeants ne se sont guère souciés de ce qu’en pensent les citoyens européens. N’ont-ils rien appris de l’illusion turque, il y a vingt ans, ou du Brexit ? Rien n’est jamais acquis en Europe, surtout quand le nationalisme revient en force. Il n’est plus l’heure de prétendre que l’union fait la force sans s’occuper d’abord de faire l’union.